En août 2023, le Tribunal civil de Lausanne a condamné la rédaction du satirique à verser un franc symbolique dans l’affaire d’atteinte à l’honneur opposant Vigousse à la Commune de Versoix et à son secrétaire général. Le journaliste Jean-Luc Wenger et l’employé communal se sont à nouveau fait face mardi passé pour le volet pénal.
Selon Maître Capt, l’avocat de monsieur Séchaud, l’article satirique paru dans le Vigousse « ne mérite aucune protection ». Et d’affirmer encore que : « La satire protège l’enrobage, mais pas le fruit pourri dessous. » Cependant, la présidente ne lui donne pas raison et juge l’article comme non-diffamatoire, selon le verdict tombé aujourd’hui. Les différents termes litigieux de l’article, tels que le climat de « terreur » et le « harcèlement psychologique » ne sont pas considérés comme dépassant les limites acceptables pour un journal satirique tel que Vigousse.
Jean-Luc Wenger, l'auteur de l'article mis en cause, exprime un soulagement profond à l'égard de cette décision. Les deux ans et demi de procédure qu'il a traversés ont été « particulièrement éprouvants ». Aujourd'hui, l'étape la plus cruciale de la procédure a été franchie, selon le journaliste, qui déclare avec conviction : « Il s'agit d'une décision très satisfaisante, une forme de justice s'est manifestée. Mais mes pensées vont aux véritables victimes de Monsieur Séchaud, en particulier aux témoins qui n'ont pas eu l'opportunité de s'exprimer lors du procès, car ils n'ont pas été déliés de leur secret professionnel. »
Même si maître Capt, défenseur du plaignant, assure vouloir porter la cause en appel, impressum, l’association des journalistes suisses, présente lors du procès, se réjouit pleinement de ce verdict et salue la décision du tribunal en faveur de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, deux piliers cruciaux de la démocratie. « Cette décision constitue non seulement une victoire juridique, mais également une réaffirmation de la nécessité de préserver et de promouvoir la capacité des journalistes à exercer leur rôle essentiel dans la société », assure Etienne Coquoz, Secrétaire central pour impressum. Ce verdict envoie un message positif en faveur du maintien d’un espace médiatique diversifié et dynamique. « Et cela également pour un journal satirique, où les opinions peuvent être exprimées sur un ton décalé ou humoristique sans craindre des répercussions injustifiées. »