Bien que Vigousse a été condamné par le Tribunal civil de Lausanne, c’est avec soulagement que l’hebdomadaire satirique romand accueille cette décision. En effet, Jean-Luc Wenger, membre d’impressum et auteur de l’article publié le 3 septembre 2021 mis en cause, a vécu deux années compliquées : « L’instruction a débuté en 2021 avec 3 heures d’interrogatoire à la police judiciaire. Depuis, je n’ai pas passé une semaine sans penser à cette affaire », confie-t-il. « En voyant les moyens déployés par les plaignants, j’ai eu peur que notre journal en pâtisse. »
Au final, Vigousse s’en sort quasi indemne. Le tribunal juge que l’article ne porte atteinte que de manière « légère » à l’honneur du secrétaire général de la commune, en relation avec une seule expression utilisée. Le satirique romand ne doit verser qu’un franc symbolique au secrétaire général. impressum se réjouit que le Tribunal ait donné raison à la défense sur la majorité des points. On rappellera ici que le secrétaire général avait demandé 20'000 francs au tribunal en raison de son tort moral. « C’est une victoire au civil, mais une procédure pénale est encore en cours », précise Jean-Luc Wenger.
Le tribunal a également retenu qu’en raison de sa « fonction publique importante », le secrétaire général doit accepter un certain « seuil de tolérance ». A juste titre, il rappelle également les spécificités de la satire qui par définition « vise à exagérer délibérément la réalité, à la détourner, à la banaliser, à la caricaturer et à la tourner en dérision ». Une atteinte a l’honneur ne peut être ainsi être appréciée qu’avec retenue dans ce contexte.
impressum continue de condamner fermement le comportement de la Commune de Versoix dans ces attaques répétées contre les médias, qui peut s’apparenter à des procédures-bâillons mettant à mal la liberté de la presse. A nouveau, nous rappelons que toutes les procédures judiciaires engagées par la Mairie de Versoix et par son Secrétaire général pour tenter de museler la presse sont financées au moyen des deniers publics, c’est-à-dire par le contribuable. Un mouvement citoyen communal a d’ailleurs lancé une pétition en juillet 2023 pour s’y opposer, dénonçant un « gaspillage » des deniers publics pour alimenter ces démarches judiciaires, estimées par les pétitionnaires à hauteur de CHF 200'000.- aux frais de la commune. Une somme considérable, d’autant plus au vu du franc symbolique qu’elle a permis d’obtenir.