Pour impressum, qui accompagne la Coordination des rédactions dans les négociations avec la direction depuis août 2024, ces départs reflètent une forme claire de protestation et de désaccord face à une politique d’entreprise délétère et incohérente depuis des années.
« Les promesses martelées par la direction de maintenir un journalisme de qualité et de poursuivre, enfin, une vraie stratégie ne convainquent pas », souligne Étienne Coquoz, Secrétaire général d’impressum et responsable pour la Suisse romande. « Ce sont des mots qui sonnent creux pour les journalistes sur le terrain puisque cette nouvelle stratégie manque de clarté et inquiète les collaborateurs quant à sa faisabilité. Tamedia a perdu d’énormes compétences en licenciant à outrance ces dernières années. À présent, c’est le savoir-faire de deux cadres, pourtant habitués à naviguer dans la tempête, qui se perd. »
Que deux rédacteurs en chef respectés des rédactions, en place depuis des années et qui ont toujours défendu leur titre coûte que coûte, quittent simultanément leur poste témoigne également d’une morosité dans les rédactions et d’une absence de confiance en une direction qui semble de plus en plus éloignée des réalités romandes.
C’est peu dire que le défi est grand et complexe pour les nouveaux rédacteurs en chef qui reprendront cette succession et dont les noms sont connus depuis aujourd’hui. Éric Lecluyse assumera la rédaction en chef romande et de 24 Heures; Olivier Bot celle, ad interim, de la Tribune de Genève.
Par ailleurs, Chantal De Senger occupera le poste de « Brand Business Manager », une mission dont les contours ne sont pas encore clairs. Les attentes de la base sont aujourd’hui énormes et légitimes face à la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie.
Bien que ces chamboulements laissent entrevoir une défiance envers le nouveau projet de Tamedia, impressum ne peut qu’espérer que ceux-ci permettront d’apporter de la clarté et de lever les nombreuses incertitudes qui pèsent sur le personnel actuellement.