Le journalisme scientifique souffre alors que les plans de démantèlement des quotidiens de Tamedia et des rédactions de la SSR s’enchaînent : la Fédération des médecins suisses (FMH) a suspendu ses publications de journalisme scientifique le 22 août 20204 en interdisant sa filiale Editions médicales suisses (EMH) de continuer à paraître. Cela a contraint la maison d'édition EMH à se déclarer en faillite, comme elle le communique le 9 septembre dernier. Trente-cinq employés perdent leur emploi et les articles déjà commandés à des journalistes scientifiques libres ont été suspendus. Les factures peuvent être soumises à la procédure de faillite – dont l’issue reste incertaine.
Il est vrai que la maison d'édition EMH a connu, comme d'autres publications journalistiques, des problèmes financiers dus à la baisse des recettes publicitaires. Selon les indications de la maison d'édition EMH, les moyens auraient toutefois suffi pour poursuivre l'activité jusqu'à la fin de l'année, même sans le soutien financier de la FMH. Les raisons de cette mesure drastique prise par le propriétaire (FMH) ne semblent toutefois pas être liées à l'argent, mais d’une perte de confiance entre propriétaire et éditeur: « Cette confiance n'existait cependant plus, il manquait donc la base nécessaire à la poursuite de la collaboration », selon les propos de la FMH relatés par la NZZ (édition en ligne du 27.08.2024). Dans une prise de position publiée sur son propre portail « Swisshealthweb », l’EMH, par la voix de son président du conseil d'administration ad interim, déclare à ce sujet : « Au cours des deux dernières années, rien n'a été autant discuté et disputé avec la direction de la FMH que ce statut de rédaction, qui a pourtant fait ses preuves. Lors de la dernière réunion commune avec leur conseil d'administration, certains ont souligné à voix haute : si nous devons payer, nous dirons aussi ce qui doit y être écrit ».
impressum déplore et condamne cette procédure. En tant que propriétaire d'une publication journalistique, la FMH est liée par la « Déclaration des devoirs et des droits des journalistes » et elle doit garantir l'indépendance rédactionnelle. Elle a bien entendu la possibilité d'influencer l'orientation générale de la publication par le biais de lignes directrices en matière de publication et peut également adapter ces lignes directrices en collaboration avec la rédaction. En revanche, il n'est pas acceptable d'arrêter purement et simplement une publication sans préavis et de la priver de ses moyens d'existence.
Face à la fin soudaine de ces publications, impressum rappelle aux entreprises responsables leur devoir d'assistance envers les collaborateurs concernés. Nous remettons en question les décisions à court terme qui ont conduit à cette perte massive d'emplois. impressum demande aux associations concernées d'assumer leurs responsabilités et d'atténuer les conséquences financières pour les personnes concernées. Il est notamment important que les honoraires impayés des collaborateurs indépendants soient intégralement réglés.
impressum se tient à disposition de ses membres et s'engage pour que les journalistes concernés reçoivent le soutien nécessaire.