Tamedia a informé ce matin ses collaboratrices et collaborateurs : les rédactions seront réduites à quatre pour les quotidiens et les titres dominicaux à Zurich, Berne, Bâle et en Suisse romande. Les détails de la mise en place de cette réorganisation ne sont pas encore connus.
L’entreprise de médias communique, qu’en Suisse romande, les rédactions de la Tribune de Genève, de 24 heures et du Matin Dimanche formeront désormais plus qu’une seule rédaction. L’éditeur zurichois confirme que la Tribune de Genève continuera d’avoir sa propre présence digitale et sera toujours imprimée. Le magazine Femina sera intégré à cette rédaction centralisée et diffusé plus qu’une fois par mois.
Comment les rédactions pourront-elles fonctionner avec de moins en moins de personnes ? impressum s'oppose à ce nouveau démantèlement des rédactions qui va forcément impacter la production journalistique et sa qualité. L’association professionnelle réunissant près de 3500 journalistes s’interroge réellement sur la stratégie d’un groupe, qui verse des dividendes de dizaines de millions de francs chaque année à ses actionnaires, concernant le journalisme lui-même, la santé de son personnel et son rôle au sein de notre démocratie.
Une quarantaine de personnes licenciées en Suisse romande
La réduction massive des effectifs dans les rédactions, annoncée dans un premier temps à hauteur de 90 postes à temps plein (EPT), se traduit désormais par la suppression pur et simple de 55 postes à temps plein. Des transferts internes ou des non-renouvellements de places vacantes, qui affaiblieront à coup sûr les forces vives des rédactions et leur fonctionnement, permettent à la direction de chiffrer le nombre de licenciements à 30 postes à temps plein en Suisse alémanique et 25 en Suisse romande. Ces 25 équivalents plein temps (EPT) correspondraient à environ une quarantaine de personnes touchées, soit l'équivalent de la perte du Matin. S'ajoute à ces chiffres déjà effarants la perte de mandat pour de nombreux journalistes collaborant comme externes. En plus, Tamedia avait annoncé la fermeture de deux centres d’impression, dont celui de Bussigny, laissant 200 imprimeurs sur le carreau.
Pour les personnes touchées par cette restructuration, impressum demande des mesures d'accompagnement à la hauteur du séisme. Bien qu'un plan social soit déjà en place et applicable, la direction doit le revoir à la hausse et accompagner le personnel dont le métier est mis à mal partout en Suisse. impressum, appuyée par ses sections vaudoise et genevoise, réitère son exigence de transparence envers l’ensemble du personnel.
« Il n'est plus admissible que ce groupe ne soit dicté que par des considérations économiques dans ses prises de décisions, alors que ces difficultés sont directement liées à des choix entrepreneuriaux de retirer les revenus originaires des rédactions », réagit Étienne Coquoz, secrétaire central d’impressum. Dans le futur, Tamedia doit s’engager à mettre fin aux réorganisations successives qui se font au détriment du personnel et de la diversité de la presse.
impressum continue de tout mettre en œuvre, avec le personnel concerné, pour que la procédure de consultation puisse déboucher sur les meilleures conditions possibles. L'association professionnelle se tient à la disposition de ses membres pour des conseils individuels.