Classement de la plainte pénale de P. Broulis contre un journaliste du TagesAnzeiger : la liberté de presse a gagné

Le Ministère public du canton de Zurich a classé la plainte pour diffamation, déposée fin 2018 par le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis contre un journaliste alémanique, Philippe Loser, de Tamedia. Selon le procureur, il n'y a aucune atteinte à l'honneur au sens pénal dans l'article entrepris. impressum salue cette décision qui est une victoire pour la liberté de la presse.

Dans son ordonnance de classement, le Ministère public a rappelé la jurisprudence du Tribunal fédéral : en matière de politique, «la liberté d'expression est essentielle et implique que les acteurs politiques doivent parfois faire face à de fortes critiques publiques ». Le procureur note aussi que l'article ne vise pas spécifiquement le ministre vaudois des finances, mais son parti le PLR. Remettant les termes décriés d’« optimisation fiscale éhontée »  du Conseiller d’Etat dans leur contexte, le procureur a aussi admis que dans une colonne, une vivacité de ton pouvait être admise..

impressum est satisfait de cette décision qui met la liberté de la presse en exergue. La plainte du magistrat s’inscrivait dans une suite d’actions judiciaires ouvertes par des politiciens contre des articles de médias.  impressum s’était inquiétée (voir notamment ici https://www.impressum.ch/fr/content/details/une-nouvelle-plainte-de-pascal-broulis-contre-un-journaliste-du-tagesanzeiger-impressum-denonce-le-procede/?tx_news_pi1%5Bcontroller%5D=News&tx_news_pi1%5Baction%5D=detail ) de cette suite d’attaques contre la liberté de la presse.

Pour mémoire, il y a toujours une autre procédure pendante, civile, cette fois contre notamment Philippe Reichen, le correspondant alémanique du Tages-Anzeiger et Tamedia, déposée par Pascal Broulis, et contre neuf articles publiés dans le Tages-Anzeiger. Rappelons que dès février 2018, les médias s’étaient interrogés sur une éventuelle optimisation fiscale de Pascal Broulis, malgré les réfutations du conseiller d’Etat. Le Conseil d’Etat l’avait finalement blanchi en mai 2018.

Newsletter