impressum - les journalistes suisses, 1er avril 2020, Communiqué de presse
L'information de la population est particulièrement importante mais elle est gravement menacée. La crise du Coronavirus met les entreprises de médias sous pression financière et le chômage partiel empêche le travail journalistique, d’une part. Les journalistes sont empêchés de travailler par les autorités, d’autre part. impressum demande par conséquent:
Promotion des médias : impressum demande que les indemnités de réduction de l’horaire de travail soient versées aux journalistes même s'ils continuent à travailler.
Liberté d'information : de nombreux journalistes ne sont non seulement pas soutenus par les autorités mais sont entravés dans l’exercice de leur métier. C'est ce qui ressort clairement d'une enquête que l’association impressum mène actuellement. Pourtant, ils travaillent eux aussi dans l'intérêt public surtout pendant la crise. Le Conseil fédéral est appelé à garantir aux journalistes titulaires de la carte de presse la liberté de mouvement, l’accès aux décisionnaires et aux lieux importants. C’est ainsi que le recommande le Conseil de l'Europe et que les gouvernements de nombreux autres pays l’ont déjà fait.
Le soutien direct des médias est demandé
impressum, la plus grande association professionnelle de journalistes de Suisse s'inquiète du fait que le Conseil fédéral n'ait pas, lors de la conférence de presse de ce jour, abordé les problèmes des professionnels des médias. En attendant, de nombreuses entreprises des médias se tournent vers le chômage partiel sous la pression économique. Cela oblige les journalistes à ne pas travailler - alors qu'ils devraient travailler davantage à informer le public.
C'est pourquoi impressum continue à demander :
1. les journalistes, titulaires de la carte de presse RP et inscrits au registre professionnel devraient pouvoir continuer à travailler, même si l'entreprise a introduit le chômage partiel en raison d'une baisse des recettes publicitaires. Dans cette hypothèse, la caisse de chômage devrait payer les indemnités pour le chômage partiel même si les journalistes continuent de travailler. Les entreprises des médias ne devraient pas être autorisées à licencier des journalistes durant la crise.
2. la promotion directe des médias, qui prend en compte tous les moyens d'information importants, doit être développée. C'est la seule façon pour les médias en ligne de fournir des informations de qualité qui sont aujourd'hui plus que jamais sollicitées. Le montant du financement des médias doit être basé sur le nombre de journalistes confirmés employés par l'entreprise.
Des garanties et des règles pour les reportages des journalistes sont exigées
En outre, impressum demande que la liberté de reportage des journalistes soit garantie par le Conseil fédéral. Une récente enquête d'impressum auprès des journalistes révèle des situations extrêmement préoccupantes dans lesquelles un tiers des journalistes interrogés sont empêchés par les autorités de faire leur travail dans l'intérêt public.
Parmi les exemples tirés des réponses, citons l'interdiction pour les reporters RP de photographier sur des terrains publics, le fait de passer sous silence des problématiques cruciales lors des conférences de presse des équipes de crise ou le refus d'accès aux installations publiques telles que les écoles ou les installations de protection civile pour les photojournalistes. Ces mesures ne peuvent ni faire l'objet d'un rapport indépendant ni écrire l'histoire. Il y a même eu des cas tangibles de censure de la part de policiers.
Le Conseil de l'Europe a déjà émis des recommandations à cet égard et de nombreux pays ont également expressément garanti la liberté de circulation des journalistes titulaires d'une carte de presse. Le Conseil fédéral doit faire de même.
Le travail des journalistes est indispensable car eux seuls peuvent garantir l'indépendance et travailler dans le respect de l'éthique professionnelle (conformément au Code déontologique que constitue la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes) et la confiance du public dans les autorités va de pair avec une information indépendante.
Il est essentiel dans ce contexte que les journalistes certifiés (titulaire de la carte de presse et inscrits au registre professionnel du RP dans la mesure où ils sont les seuls à être soumis au Code déontologique) se voient garantir la liberté de circulation et l'accès aux sites importants en lien avec le Corona. Les garanties accordées aux journalistes devraient être assorties de règles, notamment pour protéger les professionnels des médias et les tiers contre les infections.