Journaliste inscrit au Registre professionnel, co-président de l’Association de la presse valaisanne, Julien Wicky comparaît le 24 août (procès repoussé, nouvelle date communiquée prochainement) au Tribunal du district de Sion. Ce qu’on lui reproche? Avoir divulgué des informations « confidentielles » d’un rapport de la Commission de gestion du Grand Conseil du Canton du Valais sur l’affaire dite des « constructions illicites dans la commune de Bagne » le 20 septembre 2020. À cette date, ce rapport a déjà été voté à l’unanimité par la commission compétente, validé et déposé auprès de l’administration en vue de son traitement par le Parlement, son contenu ne pouvait dès lors plus être modifié. Le rapport est donc en attente de publication, convenue le 22 septembre. L’article qui fait litige, « L’Etat du Valais éclaboussé par les dérives de Verbier », paraît donc dans les colonnes du « Matin Dimanche » seulement 48h avant sa publication en ligne par les autorités valaisannes.
impressum – les journalistes suisses soutient pleinement le journaliste dans son opposition à l’ordonnance pénale, qui date du 22 septembre 2022. Spécialiste au sein de sa rédaction pour les affaires des constructions immobilières valaisannes, ce dernier est informé en primeur par ses sources (qu’il protège en assurant l’anonymat). Le document classé « confidentiel » étant en attente de publication, en révéler le contenu ne met aucunement à mal le processus décisionnel. Dans ces conditions, attendre une semaine entière pour informer les lectrices et lecteurs du « Matin Dimanche » d’un sujet d’intérêt public uniquement pour respecter la confidentialité d’un document rendu public sous 48h ne semble pas raisonnable dans la logique d’une rédaction hebdomadaire et au regard de la liberté d’informer.
De plus, doit-il absolument considérer « secret » des informations qui ne le sont, peut-être, pas vraiment ? En effet, dans son ordonnance pénale, le Ministère public du Canton du Valais souligne que « le juge pourra renoncer à toute peine si le secret livré à la publicité est de peu d’importance » et se résume à « des cachotteries inutiles, chicanières ou exorbitantes ». La même instance prévoit finalement une amende symbolique du fait que « les informations secrètes publiées […] ont finalement été portées officiellement à la connaissance du public […] peu de temps après leur parution dans « Le Matin Dimanche » ».
Comme la publication dans la presse n’entrave pas le processus décisionnel, impressum se positionne en soutien à Julien Wicky et à la liberté d’informer. Le comité de l'Association de la presse valaisanne (Apvs) soutient son coprésident, ainsi que la démarche d'impressum. L’Apvs craint un dangereux précédent qui ébranlerait la pratique journalistique en vigueur, en limitant l'investigation essentielle à une saine démocratie. La justice sédunoise se prononcera le 24 août prochain.
Appel à soutien D’ici le 24 août, impressum et la section valaisanne de l’association professionnelle invitent les journalistes suisses à se mobiliser en publiant sur leurs réseaux sociaux leur prise de position sur cette affaire. impressum invite ses membres à se rendre sur place, au Tribunal du District de Sion le 24 août, pour manifester leur soutien au journaliste convoqué devant le juge. |