impressum s’offusque des plaintes judiciaires qui déferlent sur les journalistes et les éditeurs

On assiste à une déferlante d’actions judiciaires de magistrats contre les titres et les rédactions comme jamais: mesures superprovisionnelles qui font taire 24h dans sa partie rédactionnelle sur un livre à paraître à propos de Mme Jacqueline de Quattro; une action judiciaire de Pierre Maudet à Genève pour demander un droit de réponse à l’encontre de l’éditeur du Tages Anzeiger et un journaliste à cause d’un article qui n’a pas plu au magistrat; la plainte du Conseiller d’Etat Pascal Broulis en violation du droit de la personnalité contre le Tages Anzeiger et un journaliste pour des articles notamment sur sa situation fiscale; une interdiction de paraître lancée par Christophe Darbellay contre la Weltwoche et maintenant, la plainte pour atteinte illicite au droit de la personnalité du milliardaire installé dans le canton de Vaud FrédériK Paulsen sur les articles relatifs aux voyages en Russie. impressum est en souci pour la garantie de l’existence de la liberté de la presse en Suisse.

De mémoire, impressum – Les journalistes suisses, la plus grande organisation professionnelle de journalistes de Suisse, n’a jamais vu une telle pluie d’actions judiciaires de magistrats contre des titres et des rédactions et de journalistes. Est-ce une remise à l’ordre par les magistrats d’un 4e pouvoir qui irait trop loin ? Est-ce un signe de bonne santé du journalisme d’investigation en Suisse ? Il n’empêche, toutes ces actions judiciaires peuvent avoir pour effet d’intimider les journalistes à investiguer, de les inciter à s’auto-censurer, bref de museler les journalistes dont l’activité est vitale pour la bonne santé de la démocratie, en donnant aux lecteurs la liberté de se forger une libre opinion sur des sujets d’intérêt général.

impressum dénonce en particulier les mesures superprovisionnelles qui aboutissent souvent à de la censure sans que le média ait eu l’occasion de se défendre en violation du droit d’être entendu prévu par la Constitution fédérale. Le cumul de toutes actions judiciaires en même temps est inquiétant pour la liberté de la presse. Pour la Secrétaire centrale, Dominique Diserens, «la déferlante de toutes ces actions judiciaires de magistrats contre des médias est un danger pour la liberté de presse».

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