L’ANJ tient à rendre hommage à ses membres d’«Arc Info» qui travaillent dans des conditions difficiles et s’engagent sans compter pour rendre compte de l’actualité avec des effectifs limités. C’est à une véritable saignée dans le journalisme que l’on assiste actuellement en Suisse romande, avec les récents licenciements massifs dans les groupes Tamedia et Ringier. Ces réductions d’effectifs auront des conséquences graves, car les rédactions ne pourront plus exercer leur fonction convenablement et seront contraintes d’offrir une information encore plus réduite. En fin de compte, c’est le lecteur qui se trouve pénalisé en bout de chaîne avec une couverture tronquée de l’actualité.
Dès lors, il est indispensable de réagir face à cette mise en pièces de la presse écrite. C’est pourquoi l’ANJ lance un appel solennel aux responsables politiques pour qu’ils se penchent sans délai sur les graves problèmes affectant la presse. Au lendemain de la crise du Covid qui avait déjà fait plusieurs victimes dans le secteur éditorial, les Chambres avaient édicté un projet de loi pour venir en aide aux médias. On sait qu’une coalition hétéroclite d’opposants, dont plusieurs éditeurs alémaniques aux intérêts égoïstes, a coulé le projet. La Suisse alémanique a refusé le projet en votation référendaire, alors que le corps électoral romand l’a largement approuvé. Cette défaite est d’autant plus cuisante que l’on en voit aujourd’hui le résultat désastreux.
Les Chambres avaient promis de remettre l’ouvrage sur le métier et de rédiger un nouveau projet en tirant les leçons de cet échec. Mais pour l’heure, le dossier paraît être en veilleuse et les parlementaires assistent, impuissants, voire indifférents, à la mort à petit feu de la presse écrite, mais aussi des médias électroniques, chaînes de la RTS et des radios-télévisions régionales confondues qui sont aussi menacées par le projet de diminution de la redevance.
L’ANJ en appelle donc à une véritable prise de conscience des parlementaires et des exécutifs, à tous les niveaux, pour qu’ils empoignent ce dossier à bras le corps. A ce propos, l’ANJ salue l’intervention de plusieurs partis au Grand Conseil neuchâtelois. Aujourd’hui, il ne faut plus se voiler la face. Si les pouvoirs publics n’octroient pas une aide rapide aux médias, ces derniers risquent tous la disparition pure et simple. Ce sera l’effacement de deux siècles de lutte pour le droit à l’information et concrètement à la liberté de presse. Ce serait un comble que la Suisse, qui se targue d’être une démocratie modèle, soit privée du socle fondamental de la garantie des droits démocratiques.