Fin octobre, Tamedia a débuté son processus de restructuration. Après la fatigue de plusieurs semaines d’attente et de lutte pour avoir accès aux informations nécessaires et proposer des mesures alternatives pendant la période de consultation, les rédactions des titres payants de Tamedia ont connu deux semaines chargées en émotions. impressum a pu directement accompagner le personnel dans cette période difficile.
Comme l’annonçait Tamedia fin octobre dans un communiqué, l’entreprise licencie un total de 17 équivalents plein-temps (neuf en Suisse alémanique, et huit en Suisse romande). Mais, comme nombre d’emplois sont à temps partiel, il faut comprendre que c’est bien davantage de personnes qui sont touchées. A cela s’ajoutent les personnes concernées par d’autres mesures, comme la réduction du temps de travail ou les départs par l’intermédiaire du guichet de départ volontaire (sollicité près de 26 fois rien qu’en Suisse romande). En cumulant l’ensemble de ces mesures, le constat est clair : malgré la période de consultation et l’énergie engagée par le personnel et par impressum pour sortir de l’ornière, la direction maintient sa restructuration telle quelle et coûte que coûte : 55 équivalents plein-temps disparaissent si l'on cumule les licenciements bruts et les autres mesures.
Au sein des rédactions, la communication de l’employeur envers les employé·e·s et la future organisation restent flous : chiffres fluctuants, annonces imprécises selon les secteurs, délais courts et mise à disposition de documents sous des conditions contraignantes. Rien n’est simple, tout est opaque. Les membres des Sociétés des rédacteurs (SdR) et impressum ont investi un temps précieux à récolter les informations nécessaires pour que le personnel soit correctement informé, alors que leur carrière est en jeu.
Selon Etienne Coquoz, secrétaire central d’impressum : « l’intense travail de la Coordination et d’impressum a permis aux collaborateurs et collaboratrices d’avoir accès aux informations nécessaires pour prendre ces décisions cruciales. Nous continuons aujourd’hui les négociations sur le plan social et attendons un geste de la Direction pour encore atténuer les effets de ces mesures d’économie mais également un message fort pour le personnel qui continuera au sein de l’entreprise ».
Séverine Chave, présidente de l’Association genevoise des journalistes (AGJ), relève qu’à la Tribune de Genève, les départs volontaires ont été nombreux et laissent une rédaction « décharnée » et un important flottement dans la rédaction en chef. Les actualités culturelles et sportives en seront, selon les informations parvenues à l’AGJ, les plus fortement touchées.
Du côté de Lausanne, Alberto Tikulin, président d’impressum Vaud, constate lui aussi la précarité de la situation : « Les années se suivent et se ressemblent. J’ai vécu cela en 2023 lors de la restructuration de 20 minutes. J’ai une pensée également pour celles et ceux qui restent. Retrouver la motivation dans une rédaction décimée, dans laquelle bien souvent des amis proches sont partis volontairement ou pas, est très difficile. »
impressum met tout en œuvre, avec le personnel concerné, pour poursuivre les négociations afin d'améliorer le plan social. L'Association professionnelle se tient à la disposition de ses membres et des journalistes pour des conseils individuels.