impressum contre les interdictions de publication

C'est avec inquiétude qu'impressum a pris connaissance d'une décision judiciaire interdisant provisoirement aux médias et aux journalistes de rendre compte d'un procès. D'un point de vue journalistique, il est exigé que cette interdiction de publication soit levée au plus tard lors du jugement au fond.

Au cœur de la controverse actuelle se trouve l'étude de l'ETH Zurich intitulée « Zürcher « Mohren »-Fantasien, Eine bau- und begriffsgeschichtliche Auslegeordnung, ca. 1400–2022 », commandée par le département présidentiel de la ville de Zurich et rédigée par le Dr Ashkira Darman (Realgymnasium Rämibühl) et le Prof. Dr Bernhard C. Schär (Université de Lausanne) sur les « inscriptions à caractère raciste » figurant sur les immeubles situés Neumarkt 13 et Niederdorfstrasse 29.

 

Les interdictions de publication ne doivent pas faire école 

René Zeyer, journaliste et membre d'impressum, s'est exprimé à plusieurs reprises sur son blog « Zackbum » au sujet de l'étude mentionnée et en particulier de son auteur, Bernhard Schär. Bernhard Schär a donc obtenu une ordonnance judiciaire contre René Zeyer pour atteinte à la personnalité. Dans le cadre de cette ordonnance superprovisoire – une ordonnance rendue sans audition de la partie adverse –, le tribunal a d'abord ordonné le retrait de certains articles et a ensuite interdit au journaliste de rendre compte de la procédure en cours. Sans vouloir prendre position sur le fond, cette décision judiciaire, malgré son caractère provisoire, est préoccupante au regard de la liberté des médias garantie par la Constitution. Même si l'on reconnaît la nécessité d'une protection renforcée de la personnalité, il faut toujours tenir compte de la liberté des médias garantie par la Constitution. En privant un journaliste de toute possibilité d'écrire au lieu de se contenter de supprimer certains de ses textes, la justice risque d'aller trop loin en matière de protection de la personnalité.

 

Le Conseil de la presse est sollicité

Dans ce contexte, il est souhaitable que le tribunal lève l'interdiction de publication au plus tard dans le cadre de la décision au fond et que la justice s'abstienne à l'avenir de prononcer des interdictions de publication. Au regard du cas concret, il serait par ailleurs souhaitable que le Conseil de la presse se penche sur les questions d'éthique médiatique qui sont à l'origine de ce conflit, indépendamment de l'issue du litige juridique.

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